Le sol est longtemps resté le grand refoulé de la construction des villes. Perdu entre les fondations de nos infrastructures, sous les caves de nos bâtiments ou le revêtement de nos rues, il demeure une ressource trop souvent ignorée par la modernité urbaine, qui s’est historiquement positionnée contre la ruralité et son culte du sol.
Critique à l’égard de ce déni, Bernardo Secchi n’a eu de cesse d’affirmer que l’urbanisme doit reposer sur un véritable « projet de sol ». Dans le sillon du grand urbaniste italien, Le Sol des Villes rend compte d’un débat pluridisciplinaire qui reprend la problématique du sol à partir de ses dimensions élémentaires : archéologie, architecture, géographie, histoire, paysage, pédologie, philosophie et urbanisme. Avec la conscience que le sol enregistre de manière aussi bien matérielle que symbolique notre commerce avec la terre.
Les quatorze contributions de ce volume proposent des descriptions et des représentations originales qui renouvellent notre regard sur la ville et confirment cette constatation désormais incontournable : le sol est au cœur du projet urbain et territorial et s’impose donc comme un élément capital de la transition écologique du XXIe siècle.
Le Sol des Villes, sous la direction de Panos Mantziaras et Paola Viganò. Aux éditions MētisPresses. ISBN 978-2-9405-6311-1. 20 €.