Une équipe de physiciens français a réussi à mettre au point un accéléromètre à atomes froids résistant aux vibrations. Testé lors d’un vol parabolique, ce prototype a pu mesurer des accélérations infimes, ce qui n’était possible jusqu’ici qu’en laboratoire. De quoi espérer développer bientôt des accéléromètres à atomes froids transportables.
Les accéléromètres atomiques offrent une précision nettement supérieure aux accéléromètres traditionnels, mais utilisent des atomes refroidis par laser à une température proche du zéro absolu, pour les amener à adopter des comportements quantiques. Cela nécessite des dispositifs fragiles.
L’équipe de chercheurs a inventé une technique inédite croisant les données issues de l’accéléromètre atomique avec celles d’accéléromètres conventionnels. Cela leur a permis d'embarquer le dispositif dans un avion et de mesurer son acceleration avec une précision plusieurs centaines de fois supérieure aux autres accéléromètres à partir d’un signal pourtant extrêmement bruité en raison des secousses permanentes.
La démonstration de la viabilité de cet accéléromètre atomique en conditions difficiles ouvre la voie à une exploitation commerciale. Le modèle utilisé en vol était volumineux (4 m3), mais les scientifiques du CNRS en ont développé depuis une version transportable, de la taille d’une malle. Commercialisée dès l’an prochain, elle est destinée avant tout aux laboratoires de recherche en géophysique, par exemple pour mesurer plus exactement la forme du géoïde.